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Les fresques de l'église Saint-Nicolas à Saint-Nicolas (Monemvasie) (pl. 7-20)

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• Δρανδάκης, Νικόλαος Β.
• ΔΡΑΝΔΑΚΗΣ, Νικόλαος Β.

Dans le village de Saint - Nicolas près de Monemvasie (Péloponnèse), l'église, qui porte le même nom, appartient au type dit «de la croix inscrite» à deux colonnes, avec coupole et double narthex. L'exonarthex est couvert de trois calottes. La nef est encore ornée de fresques qui appartiennent à trois périodes différentes. De la couche la plus ancienne, seule est conservée l'image d'un évêque, sur le mur Sud du Diaconicon; les fresques les plus récentes ne sont plus représentées que par le Pantocrator sur la calotte centrale de l'exonarthex. Ce sont les fresques de la période intermédiaire —les plus nombreuses— qui font l'objet de cette étude. Dans la partie inférieure des murs ont été peints des saints en pied —plus d'une cinquantaine— dont les évêques de Crète Titos, André et Myron, Pierre l'évêque d'Argos, Syméon le patriarche de Jérusalem, le pape Léon et le martyr Nicétas, très aimé dans la province voisine du Magne. Plus haut, on peut voir des scènes du Dodécaorton; dans l'abside la Vierge à l'Enfant trônant et, au-dessous, saint Nicolas en buste et des hiérarques sur deux registres superposés ; dans la coupole le Christ Pantocrator. Le cycle de la Passion s'est enrichi des représentations du Lavement des Pieds, de la Cène et de la Trahison de Judas ; le cycle de la Résurrection des scènes des Saintes Femmes au Tombeau, de l'Apparition du Christ aux Saintes Femmes et de l'Incrédulité de Thomas. L'Ancien des Jours orne l'abside du diaconicon, comme à Kato Panaghia de Arta et à Saint - Nicolas de Rhodia. Dans l'abside de la prothèse: la Sainte brique (kéramion) au-dessous de la Sainte Face qui est représentée accrochée. Dans la Fuite en Egypte, la Vierge porte, au-dessus du maphorion, une écharpe ornée de pierres précieuses. Dans la Résurrection de Lazare, Lazare se présente —au-dessus du suaire— avec une sorte de tunique courte, toute décorée, qu'on pense qu'elle est la tunique des nouveaux convertis. Les Rameaux nous montrent deux enfants en train d'enlever des épines de leurs pieds, le premier seul, l'autre avec l'aide d'un troisième enfant. Ces deux derniers personnages se retrouvent tout à fait semblables dans une autre église de Laconie, Saint-Démétrius Krokéon (1286). Dans la Cène, Judas attrappe le poisson de façon très réaliste, comme dans l'église de Laconie que nous venons de mentionner. La Descente aux Limbes nous montre Caïn à côté d'Abel. On retrouve cette particularité iconographique dans l'église des Saints-Anargyres à Kipoula (Magne). La Mi-Pentecôte est représentée par la scène du Christ juene parmi les Docteurs. Les longues moustaches de Satan représenté en vieillard rappellent celles d'un Hébreu dans la représentation de Jésus parmi les Docteurs, qui se trouve dans l'église de Chrysaphitissa (1292). L'ange de la scène des Saintes Femmes au tombeau ressemble beaucoup par la pose, les gestes, l'arrangement des ailes et des pieds, à celui de l'Apparition aux Saintes Femmes du Psautier de Mélisende. Le Soudarion est en spirale, comme dans les fresques de Carikli Kilisse (2e moite du XII e s.) et de Karanlik Kilisse (1200- 1210). La mandorle de l'Ascension est semée d'étoiles comme à Saint-Marc de Venise (vers 1200), à Hagitria dans le Magne et aux Saints-Anargyres de Kipoula (Magne). Dans la Pentecôte, les peuples, les races et les langues sont représentés dans des cadres rectangulaires au-dessous de chaque demi-choeur. La Dormition —d'où l'épisode de Jéphonias ne semble pas manquer— nous montre l'une des pleureuses se tirant les cheveux. Dans la Nativité de la Vierge, seul le haut du corps des domestiques est représenté, derrière un mur, détail très répandu au XIII e siècle. L'étude iconographique prouve que les fresques de Saint - Nicolas perpétuent la tradition tardocomnène. Le fait que chacune des scènes comporte davantage de personnages aussi bien que quelques détails iconographiques nous amènent à attribuer ces peintures au XIII e s. L'étude du style permettra de les dater d'une façon plus précise. Les visages sont plats. Dans les représentations c'est le trait qui domine. Même les taches éclairées sont esquissées par des lignes. Les peintures rappellent celles de Saint-Pierre de Kalyvia Kouvara en Attique. On retrouve également le même modelé, mais avec des ombres plus faibles, dans les personnages de Saint - Georges de Kouneni Kissamou en Crète (1284) et de Sclavopoula Sélinou (1291). Les oreilles stylisées donnent l'impression d'être des ornements. On remarquera que les oreilles comme les lèvres (avec les coins relevés) des visages juvéniles sont peintes de la même façon, tout à fait typique, dans toutes les peintures de la même couche. Les nez aquilins conservent leur trait comnénien. Les yeux ont souvent de grandes pupilles rondes comme quelques-uns des personnages de l'église des Saints-Apôtres de Pec et d'Hagitria dans le Magne. L'un des sourcils est levé, les visages sont ovales et les cous hauts. Les cheveux sont tout à fait plats. Quelques-unes des figures sont sveltes, fines et aérées, leurs mouvements calmes. D'autres sont trapues surmontées d'une grosse tête. Les corps sont parfois oblongs, décharnés, tandis qu'ailleurs on a essayé de rendre le volume sous la draperie en passant doucement de l'ombre à la lumière. Dans les corps les proportions des membres ne sont pas toujours justes. Les personnages assis ne sont pas une réussite. Souvent les mains sont disproportionnées, petites et manquent de plasticité. Sur la partie supérieure des cuisses les plis sont schématiques et se terminent en spirale, comme sur les émaux de Pala d'oro (XII e s.) ; ce détail se retrouve également à cinq reprises sur la mosaïque de la prière dans le jardin de Gethsémani à Saint-Marc. Les surfaces largement éclairées sont associées à de petites lignes dures, rayonnantes, qui ressemblent à des traits de plume en or. Les plis sur la bordure des vêtements des anges volant, dans la représentation de l'Ascension, sont moins schématisés que ceux des anges de l'Ascension de Chryssaphitissa (1292). La tunique du Christ, dans la scène de la Mi-Pentecôte, présente plusieurs traits de plume en or, élément typique du XIII e s. Le type du Christ—visage ovale, long nez aquilin, barbe en forme de houppe— est une évolution du Christ du Mandylion de Néréditsa et des fresques de la deuxième couche à Paliomonastiro de Vrondama (1201). Les constructions sont plates et n'aident pas à créer une impression de profondeur. De toutes les couleurs des vêtements, c'est le bleu de cobalt qui frappe le plus. Couleurs claires et couleurs sombres sont combinées dans le décor peint de la nef. Les motifs des bandes décoratives que l'on retrouve souvent à Saint-Nicolas sont des ornements très répandus au XIII e s. Les particularités iconographiques aussi bien que le style permettent de classer les fresques de Saint-Nicolas parmi les peintures murales de la 2e moitié du XIII e s. Le peintre provincial et son atelier a travaillé aux types post-comnéniens et créé quelque chose de personnel. S'il faut lui donner un nom qui définisse son art, on pourra l'appeler le «peintre des plis en spirale».

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• http://ejournals.epublishing.ekt.gr/index.php/deltion/article/view/4541
• http://dx.doi.org/10.12681/dchae.870